Leila Gorguis dévoile les secrets de l’ombre et de la lumière de ses distances dans son recueil de poèmes « Je suis ici; je suis là-bas »

Sur un ton tantôt rebelle, tantôt serein et mélodieux, les poèmes de la Québécoise d’origine libanaise Leila Gorguis, relatent l’histoire d’une immigrée réincarnée dans une multitude de femmes. Dans «Je suis ici et là-bas», Leila porte la peau d’une Shéhérazade libérée de son mythe : «Pour longtemps, la femme de notre triste orient a été cloîtrée dans une intelligence de survie et non pas d’une vie».

Elle considère que la guerre du Liban (1975-1990) a renforcé sa volonté de vivre et de raconter l’histoire d’un peuple à moitié survivant, à moitié immigrant. Aujourd’hui, elle est une femme libre qui raconte un Liban immortel, un Canada paisible et une Montréal emplie de rêves et de possibilités.

Le 2 août 2012, la Maison des Jeunes et de la Culture (MJC), Zouk Mikael, a organisé, en collaboration avec Lebanon Development Union (LDU) et la Paroisse de Saint-Doumit, une soirée de signature du recueil de Leila Gorguis « Je suis ici; je suis là-bas » (Publications Al-Farabi). L’événement a eu lieu au salon de l’église en présence des dignitaires : Josiane Khalil, Présidente de l’Association des Mukhtars de Kesrouan/Ftouh, Père Boulos El-Reyfouni, chef de la paroisse de Saint-Doumit, Antoine Abou Jaoudé, président de l’Union nationale de la culture, l’environnement et du patrimoine, Général Émile Abou Hamad, directeur des Relations publiques de l’Union, Fouad Abou Farhat, représentant du Cercle du Dialogue Culturel et Élise Moussa, représentante de Lebanon Development Union.

Eliane Fersan, directrice de la MJC, lança la soirée en soulignant la créativité des Libanais à l’étranger et leur rôle dans la promotion de la langue arabe dans les sociétés occidentales et leurs pays de résidence. Mme Fersan a cité à titre d’exemple l’adhésion de Leila Gorguis à l’Union des Ecrivaines et des Ecrivains Québécois (UNEQ) et l’importance que l’UNEQ accorde à ses publications, notamment à ses livres en arabe qui, désormais, font partie du corpus littéraire et culturel du Québec et du Canada.

Plusieurs figures littéraires ont activement participé en analysant le recueil:

L’auteure Mireille Saab a décrit  « Je suis ici; je suis là-bas » comme une dialectique d’ombre et de feu qui murmure les secrets d’une passion enivrée : « Leila, les ondes de tes poèmes règnent sur le royaume des amoureux, des rebelles, de la féminité universelle, de nos échecs et nos succès. Tes mots sont  comme une résurrection, une lumière, un secours ou une coupe jaillissant d’un paradis… »

Dr. Zahi Nader, membre à l’Union des Écrivains Libanais et Secrétaire général du corps fondateur de l’Union des Folkloriens Arabes enchaîna : «L’expérience poétique de Leila Gorguis est une randonnée interne et externe de la poétesse qui va d’ici à là-bas. Le Moi chez Gorguis dépasse l’individu qui disparait dans son propre ombre et absorbe celui jeté par l’immigration. Ce style n’exprime pas une pluralité mais une unicité qui renaît de sa féminité essentielle, de sa maternité universelle, de l’endroit en soi et son âme enracinée dans un pays plus lointain que l’infini…»

L’auteure Isabelle Zougheib Kesrewani continua : «J’ai lu dans «ailleurs» une femme amie avec elle-même qui refuse de traîner avec elle des traditions usées. «Ici» je te vois une femme précieuse affinée par les expériences de la vie qui ont éveillé en toi une voix brillante de toute femme généreuse et digne de son existence et de son humanité. Je te vois comme un arbre plein de branches et de fruits…»

Ensuite, révérend père Boulos El-Reyfouni a remercié Leila Gorguis pour le don qu’elle a fait à la paroisse. Il la décrit comme «une femme qui se baigne dans son encre phénicien à travers les voiles de ses pensées pour accoster sur les rives de ses lecteurs…»

Enfin, après avoir lu quelques poèmes, Leila Gorguis a remercié la Maison des Jeunes et de la Culture, ainsi que la ville de Zouk Mikaël pour l’avoir accueilli pour la première fois durant son séjour au Liban «C’est la première fois que mon âme errante entre Beyrouth et Montréal se pose dans un endroit qui a placé tout le Liban dans mes bras. Je remercie ses maisons suspendues comme les offrandes de l’histoire et ses escaliers qui m’emmènent vers un ciel de rêves qui réchauffent mes hivers au Canada…»