Consort of five à Zouk Mikael en collaboration avec la Maison des Jeunes et de la Culture

C’est un magnifique quintette de flûtes à bec qui était au programme de la 2e partie du Festival d’Eté du Kultuzentrum – Jounieh. Composé de cinq jeunes flûtistes allemandes : Sonja Kemnitzer, Eva Kuen, Claudia Heinisch, Nina Riegler et Andrea Vincon, “Consort of Five” participe depuis sa formation il y a 10 ans à des festivals internationaux et se produit de préférence dans de petites églises et de vieux châteaux dans toute l’Europe. Leur première tournée libanaise les a conduites à Zouk Mikael en collaboration avec la Maison des Jeunes et de la Culture à l’Eglise St. Doumit.

Cette formation très originale a invité les auditeurs à un voyage dans le temps, à l’époque de la Renaissance et du Baroque, à l’âge d’or de la flûte à bec. Il était alors d’usage de composer de la musique à plusieurs voix appelée « Consort Music », où toutes les voix étaient représentées, surtout avec des flûtes à bec et des violes de gambe. Ainsi Antony Holborne et Christopher Tye nous invitèrent-ils en Angleterre à la cour d’Elisabeth 1ère, Vivaldi et Gabrieli dans la Sérénissime Venise, Tarquinio Merula à Crémone et Christobal de Morales, considérée comme le plus grand compositeur de l’école andalouse du siècle d’or de la musique espagnole, en Espagne, avec son « Circumdederunt me ».

La fin du Baroque marqua le déclin de la flûte à bec, la flûte traversière correspondant davantage aux nouveaux goûts musicaux. Aussi est-il courant de nos jours d’arranger des partitions composées à l’origine pour d’autres instruments. Les flûtistes interprètent alors des pages modernes : un très bel air évoquant les canaux d’Amsterdam duhollandais Peter Shott, un genre de valse d’Allan Rosenheck ou encore « Take Five », composé à l’origine par le saxophoniste Paul Desmond de Cool Jazz pour le légendaire quatuor Dave Brubeck.

Tout en voyageant à travers les âges de la flûte à bec, nous découvrîmes des instruments parfaitement inconnus, de la plus petite sopranino mesurant moins de 20 centimètres à la plus longue atteignant plus de 2 mètres, le record étant 2m 80 mais, diront les artistes, « cet instrument ne pouvait être transporté dans l’avion ! ». Les nombreuses flûtes présentées lors du concert sont des copies d’instruments anciens que l’on peut admirer au Musée des Instruments de musique à Vienne.

Une jolie découverte que ce quintette, merveilleusement harmonieux, une musique différente, parfaitement adaptée aux douces soirées de la montagne libanaise et surtout à la si belle église de pierre où l’acoustique ravit toujours tous les amateurs de grande musique !